Clos de Meslerie

Dans une première vie, Peter Hahn manipulait les chiffres et suivait les courts de la bourse à Sydney. Bien loin des vignes. Passionné de vin, c’est tout naturellement qu’il cherchera à faire le sien. Après une longue quête afin de rencontrer sa terre, sa route le mène jusqu’au Clos de la Meslerie, à Vouvray. Quatre hectares de vignes entourent la maison. La Loire se montre souvent terre d’asile pour ceux qui quittent tout par amour du vin. Sans connaissance aucune du métier de vigneron, il lui faudra d’abord passer un brevet professionnel en viticulture et oenologie, qu’il obtient en 2005. Là, il rencontre Vincent Carême, qui en plus d’être son professeur deviendra son ami. 2008 est le tout premier millésime de Peter, et jusqu’ici seulement une seule cuvée est produite (parfois deux, avec le rare effervescent). Le vigneron préfère se limiter à un seul vin tranquille par an, ce qui est particulièrement rare dans la région. En effet, les vignerons de Touraine composent généralement leur gamme en fonction du taux de sucre résiduel des vins. Peter Hahn voit la chose tout à fait autrement : c’est le millésime qui décide, et en fonction du profil climatique de l’année, son vin sera sec, demi-sec ou moelleux. Vendanger plus tôt pour vinifier du sec à tout prix, ce n’est pas pour lui. Il s’agit de ne pas forcer la nature, d’aller au plus loin de l’expression du raisin. A la Cave, la “recette” est toujours la même, le vin fermente en levures indigènes et est élevé un an en fûts anciens. Très peu de soufre à la mise en bouteille. Une chose est certaine, le chenin du Clos de la Meslerie ne manque jamais de chair ni d’acidité.